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Le CV avant

Sur la forme, ce CV manque d'aération et ne respire pas. Il est trop tassé, trop à l'étroit sur une page, et donc un peu étouffant et fatiguant à lire.

L'espace est mal utilisé et le titre qui ne s'affirme que comme un objectif prend trop de place. On ne voit que lui

Pas de photo, pas ou peu de personnalisation ni de mise en valeur dans le CV de cette chercheure (et non pas chercheuse) que l'on aimerait découvrir davantage car on sent bien que son CV est intinsèquement intéressant.

Sur le fond, ce CV manque de concret et de précision. Chaque pavé d'expérience se contente d'indiquer - guère plus - les laboratoires de recherche où elle a exercé et les fonctions occupées, sans vraiment les situer ni les développer, si bien qu'on ne sait pas vraiment ce qu'elle a fait.

Les mots clé laissent le lecteur sur sa faim et donnent l'impression d'une documentaliste à la recherche d'informations. Cette présentation a l'inconvénient de dépersonnaliser un peu plus son CV par la distance que donne cette énumération à la Prévert par rapport à l'expérience réellement vécue.

C'est trop statique et ça manque de mouvement et de vie.

Les dates sont aussi mal indiquées, jamais au même endroit, parfois dans le corps du texte, parfois en gras, parfois pas, si bien qu'on a du mal à suivre la chronologie de son parcours.

Le CV après

Une fois n'est pas coutume, voici un CV qui s'étale allègrement sur 4 pages ou plus exactement sur 3 pages si l'on considère la liste de ses publications comme une annexe de son CV. Voici donc l'exception qui confirme la règle !

Mais il fallait bien ça pour expliciter précisément une expérience riche et complexe qui avait tant de mal à s'affirmer.

Sur la forme, la photo particulièrement réussie personnalise ce document précédemment banal et sans vie.

Les logos colorés et bien placés apportent aussi un impact visuel indiscutable qui attire et retient immédiatement l'attention, notamment les idéogrammes japonais qui situent immédiatement cette chercheure dans son pays d'adoption, le Japon.

En un clin d'oeil, le décor est ainsi planté sans même qu'on soit obligé de lire quoi que ce soit. C'est ce que j'appelle volontiers la lecture à double détente ...

Sur le fond, il a fallu que je m'y reprenne à deux fois avec cette candidate, par allers retours de mail entre la France et le Japon, avant d'arriver à lui faire expliciter dans le détail les points clés significatifs et pertinents son expérience.

Ses premières explications, beaucoup trop intellectuelles et conceptuelles, manquaient en effet cruellement de faits précis, des faits bien réels, bien concrets et parlants, et il m'était toujours aussi difficile de comprendre ce qui se cachait derrière ces fameux mots clés, de savoir ce qu'elle avait réellement fait au Japon notamment chez France Télécom, son expérience la plus vendeuse.

Après bien des efforts, nous sommes arrivés à nous mettre enfin au diapason, sur la même longueur d'onde, et tout a été ensuite plus facile. C'est pourquoi, je dis volontiers qu'il ne suffit pas de vouloir comprendre pour comprendre, il faut aussi vouloir comprendre la compréhension. Comprenne qui pourra.

Et que les faits parlent d'eux-mêmes, en général.

Résultats des courses : Un CV particulièrement laborieux à construire, mais particulièrement réussi, comme quoi l'effort et la persévérance payent quand on le veut vraiment.

Pour preuve, son retour de mail suite à mon envoi :

"Je vous remercie de votre retour. Première impression : je suis très satisfaite du résultat. En fait, l'ensemble est génial.

J'ai appris beaucoup grâce à vous : comment mettre en valeur son propre parcours à tous les niveaux.

Je vais maintenant voir l'ensemble de plus près."